Publié le 19/01/2024
Il n’est en France que depuis un mois et demi, il a toujours les yeux grands ouverts et le sourire aux lèvres. Il y a trois mois il ne savait même pas dire bonjour, mais il arrive à se faire bien comprendre en français. Il a 21 ans et ne changerait pour rien au monde, il se sent privilégié, heureux, fier et impatient de découvrir les secrets des Alpes françaises, sa maison pour les 7 prochains mois. Il s’agit d’Alejo Apochian, un jeune homme originaire de la Patagonie argentine qui est arrivé dans le pays en tant que volontaire de solidarité internationale dans le cadre du projet de coopération internationale “Des montagnes et des lacs”.
Alejo est né à Esquel, une ville d’environ 32 000 habitants située dans la province de Chubut en Patagonie argentine, à 1 987 kilomètres de la capitale, Buenos Aires. Il n’aime pas travailler derrière un bureau. Rien d’étonnant à cela, puisqu’il a grandi dans les montagnes. Son enfance s’est déroulée entre le Parc National Los Alerces et le Parc National Nahuel Huapi (le premier parc naturel national d’Argentine), où son père travaillait comme garde forestier. “Je me sens privilégié d’avoir grandi ainsi, grâce au travail de mon père, j’ai pu vivre dans des endroits magnifiques dès mon plus jeune âge et développer une affection particulière pour la nature et prendre conscience de l’importance de sa conservation”. Ses yeux brillent lorsqu’il se souvient de son enfance. Chaque week-end, toute la famille partait en randonnée dans les montagnes, dans ces moments, il prenait une branche d’arbre pour s’en servir comme bâton de marche et jouer le rôle de guide, tel un explorateur inné.
En 2007, la famille a déménagé à Villa La Angostura, une ville de 15 000 habitants située sur la rive nord-ouest du lac Nahuel Huapi, à 368 km au nord de sa ville natale. Il y a vécu jusqu’à la fin de sa scolarité. En 2021, il retourne à Esquel avec un seul objectif : étudier pour devenir garde forestier comme son père. Cependant, la pandémie de Covid19 met un frein à son projet. La virtualité n’étant pas la méthode idéale pour quelqu’un qui aime être en plein air entouré de la nature et des animaux, il a donc préféré arrêter ses études. Une fois la situation revenue à la normale, il décide de partir vers le nord, dans la ville de Cordoba, afin de poursuivre ses études de garde forestier, et c’est en étant là-bas, à 1 500 kilomètres de chez lui, qu’il répond à l’appel de son territoire. “Je n’ai pas réfléchi deux fois. Lorsque j’ai entendu parler de l’appel à candidature pour le volontariat de solidarité internationale dans le cadre du projet Des montagnes et des lacs, j’ai rassemblé tous les documents et j’ai posé ma candidature. Je n’arrive toujours pas à croire que je suis ici. Je ressens une grande responsabilité. Ce projet est quelque chose de très important pour ma région”.
“Des montagnes et des lacs” est un projet de coopération décentralisée avec la Province de Neuquén en Patagonie argentine qui porte sur le développement du tourisme de montagne et d’itinéraires de randonnée, tout en prenant en compte la problématique du changement climatique : des sujets que portent en commun les collectivités françaises impliqués (Communauté de communes de la Matheysine, Communauté de communes de l’Oisans et Commune de Chamrousse) et les collectivités argentines (Province de Neuquén et communes de Villa La Angostura et Villa Traful situées à l’intérieur du Parc National Nahuel Huapi). Ce projet est soutenu financièrement par la direction de l'action extérieure des collectivités territoriales du Ministère français des Affaires Étrangères dans le cadre du dispositif ‘Clés en main' et porté par le réseau régional RESACOOP, avec comme opérateurs techniques l’ONG Tétraktys et l'ENSM.
Alejo vient d’arriver en France mais il pense déjà à son retour. Il a hâte de rentrer pour mettre en pratique ce qu’il a appris pendant son séjour dans les Alpes. “Jusqu’à présent, ce que j’ai constaté, c’est que nous avons beaucoup de similitudes et en même temps beaucoup de différences. Cette opportunité de connaître les deux réalités et de croiser les regards qui existent sur chaque territoire nous permet de renforcer une coopération à long terme qui sera enrichissante pour les deux parties.”
Il porte un regard critique sur les problèmes qui touchent les deux territoires, sur la manière de lutter contre le tourisme de masse, sur la manière de rendre le tourisme de montagne plus durable et plus respectueux de l’environnement. “Nous avons la chance qu’une grande partie de notre territoire soit protégée et doit le rester car c’est un grand réservoir de biodiversité que le tourisme ne doit pas mettre en danger. En France, ils ont de grandes infrastructures et ressources, mais nous avons un certain avantage ou une certaine facilité, à savoir que les conditions économiques du pays nous obligent parfois à être très créatifs, très ingénieux avec le peu que nous avons, il peut y avoir un grand apprentissage de part et d’autre”.
Le groupement d’intérêt public RESACOOP est le réseau Auvergne-Rhône-Alpes d’appui à la coopération et à la solidarité internationale.
Ses activités s’articulent autour de ses 5 missions principales : Observatoire, information, accompagnement, mise en réseau et éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.
RESACOOP – Groupement d\’intérêt public
Site Lyon (siège)
Campus UCLY – 10 place des Archives – 69288 Lyon cedex 02
Tel. : 04 72 77 87 67 – information@resacoop.org
Site Clermont-Ferrand
Hôtel de Région – 59 boulevard Léon Jouhaux – 63050 Clermont-Ferrand
Notre standard est accessible du lundi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h00 à 16h00.
Nos locaux sont accessibles sur rendez-vous uniquement.
Notre équipe peut-être contactée à tout moment par courriel soit via les boutons ci-dessous, soit par mail à information@resacoop.org.